vendredi 30 septembre 2011
Les chiffres du chomâge augmentent
""La dignité du travail" est un fantasme moderne de la plus sotte espèce. C'est un rêve d'esclaves. Tous se mettent à la torture pour continuer à végéter misérablement. Et l'épuisante misère nécessiteuse qui se nomme travail devrait avoir de la "dignité"? Il faudrait alors que l'existence elle-même ait de la dignité. Seul le travail accompli par un sujet à la volonté libre a de la dignité." Nietzsche, La naissance de la tragédie, Folio essais.
jeudi 29 septembre 2011
De l'internet en général, et du droit d'auteur en particulier.
"Les rois croient qu'en faisant sentinelle autour de leurs trônes, ils arrêteront les mouvements de l'intelligence ; ils s'imaginent qu'en donnant le signalement des principes ils les feront saisir aux frontières ; ils se persuadent qu'en multipliant les douanes, les gendarmes, les espions de police, les commissions militaires, ils les empêcheront de circuler. Mais ces idées ne cheminent pas à pied, elles sont dans l'air, elles volent, on les respire. Les gouvernements absolus qui établissent des télégraphes, des chemins de fer, des bateaux à vapeur et qui veulent en même temps retenir les esprits au niveau des dogmes politiques du 14ème siècle, sont inconséquents; à la fois progressifs et rétrogrades, ils se perdent dans la confusion résultante d'une théorie et d'une pratique contradictoires.On ne peut séparer le principe industriel du principe de la liberté ; force est de les étouffer tous les deux ou de les admettre l'un et l'autre." Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, volume 4, Garnier Flammarion.
mardi 27 septembre 2011
lundi 26 septembre 2011
De New York
"L'aurore
L'aurore de New York
a quatre colonnes de vase
et un ouragan de noires colombes
qui barbotent dans l'eau pourrie.
L'aurore de New York gémit
dans les immenses escaliers,
cherchant parmi les angles vifs
Les nards de l'angoisse dessinée.
L'aurore vient et nul ne la reçoit dans sa bouche
parce qu'il n'y a là ni matin ni possible espérance
Parfois les pièces de monnaie en essaims furieux
percent et dévorent des enfants abandonnés
Les premiers qui sortent comprennent dans leurs os
qu'il n'y aura ni paradis, ni amours effeuillées;
ils savent qu'ils vont à la fange des nombres et des lois,
aux jeux sans art, aux sueurs sans fruits
La lumière est ensevelie sous les chaînes et les bruits
en un défi impudique de science sans racines.
Il y a par les faubourgs des gens qui titubent d'insomnie
comme s'ils venaient de sortir d'un naufrage de sang"
Federico Garcia Lorca
L'aurore de New York
a quatre colonnes de vase
et un ouragan de noires colombes
qui barbotent dans l'eau pourrie.
L'aurore de New York gémit
dans les immenses escaliers,
cherchant parmi les angles vifs
Les nards de l'angoisse dessinée.
L'aurore vient et nul ne la reçoit dans sa bouche
parce qu'il n'y a là ni matin ni possible espérance
Parfois les pièces de monnaie en essaims furieux
percent et dévorent des enfants abandonnés
Les premiers qui sortent comprennent dans leurs os
qu'il n'y aura ni paradis, ni amours effeuillées;
ils savent qu'ils vont à la fange des nombres et des lois,
aux jeux sans art, aux sueurs sans fruits
La lumière est ensevelie sous les chaînes et les bruits
en un défi impudique de science sans racines.
Il y a par les faubourgs des gens qui titubent d'insomnie
comme s'ils venaient de sortir d'un naufrage de sang"
Federico Garcia Lorca
vendredi 23 septembre 2011
De la littérature et du plagiat
"Hélas! Les vers signifient si peu de chose quand on les écrit trop tôt. Il faudrait attendre, accumuler toute une vie le sens et le nectar-une longue vie, si possible- et seulement alors, tout à la fin, pourrait-on écrire dix lignes qui soient bonnes. Car les vers ne sont pas faits, comme les gens le croient, avec des sentiments (ceux-là on ne les a que trop tôt)- ils sont faits d'expériences vécues. Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, beaucoup d'hommes et de choses, il faut connaître les bêtes, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir le mouvement qui fait s'ouvrir les petites fleurs au matin. Il faut pouvoir se remémorer des routes dans des contrées inconnues, des rencontres inattendues et des adieux de longtemps prévus-, des journées d'enfance restées inexpliquées, (...), des maladies d'enfance, qui commençaient étrangement par de profondes et graves métamorphoses, des journées passées dans des chambres paisibles et silencieuses, des matinées au bord de la mer; il faut avoir en mémoire la mer en général et chaque mer en particulier, des nuits de voyage qui vous emportaient dans les cieux et se dissipaient parmi les étoiles- et ce n'est pas encore assez que de pourvoir penser à tout cela. Il faut avoir le souvenir de nombreuses nuits d'amour, dont aucune ne ressemble à une autre, (...). Il faut avoir été aussi au côté des mourants, il faut être resté au chevet d'un mort, dans une chambre à la fenêtre ouverte, aux rares bruits saccadés. Et il n'est pas encore suffisant d'avoir des souvenirs. Il faut pouvoir les oublier, quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d'attendre qu'ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore ce qu'il faut. Il faut d'abord qu'ils se confondent avec notre sang, avec notre regard, avec notre geste, il faut qu'ils perdent leurs noms et qu'ils ne puissent plus être discernés de nous-mêmes; il peut alors se produire qu'au cours d'une heure très rare, le premier mot d'un vers surgisse au milieu d'eux et émane d'entre eux." (Rainer Maria Rilke, in Les carnets de Malte Laurids Brigge, traduction de Claude David, Gallimard, 1991)
jeudi 22 septembre 2011
La femme au collier de velours
Un texte singulier d'Alexandre Dumas qui décrit l'errance fantastique du jeune musicien allemand Hoffmann, dans le Paris trouble et inquiétant de la Terreur pendant la Révolution Française. "Quelle étrange époque que cette époque, où, dans une même journée, on pouvait voir condamner le matin, voir exécuter à quatre heures, voir danser le soir, et où l'on courait la chance d'être arrêté soi-même en revenant de toutes ces émotions!"
vendredi 16 septembre 2011
Considérations sur les révolutions présentes et passées
Mon premier article ira à une lecture de cet été, Babeuf, Ecrits présentés par Claude Mazauric (Messidor, Editions sociales, 1988). Les textes de Gracchus Babeuf, considéré comme le précurseur du communisme, proposés dans ce livre montrent une approche radicale et originale de l'évolution de la révolution française qui selon lui ne s'est pas réalisée pleinement, puisqu'elle n'a pas établi l'égalité réelle.
Voici donc l'extrait d'une lettre adressée à Charles Germain: "On ne verra dans (nos) adhérents que des brigands, des incendiaires et des fieffés scélérats. En vain répandraient-ils notre manifeste sacré, au milieu de l'épouvante générale, il ne serait pas lu. Les trompeurs habituels de la multitude, cette minorité puissante de roués qui ont confisqué à leur profit toutes les sources de l'instruction afin d'être en mesure de combattre la vérité par le sophisme, ne manqueraient pas de renforcer l'indignation publique par les impostures et la calomnie. (...) nos desseins dénaturés par les traditeurs aux gages des bénéficiaires de la vieille iniquité ne seraient transmis à la postérité que comme une odieuse conception où la plus délirante extravagance serait unie à la préméditation atrocement criminelle d'un bouleversement destructeur de tout ordre raisonnable et juste. (...) Ces parasites meurtriers ne se feront faute de crier que nous prétendons ramener la société à l'état de barbarie ; il nous peindront comme des vandales, ennemis des sciences, des arts et de l'industrie."
vendredi 9 septembre 2011
Incipit
Ce blog se propose de rassembler des notes de lectures éparses plus ou moins anciennes. Sans aucune organisation, ni thématique, ni chronologique, le seul point commun de ces notes est qu'elles me semblent dire quelque chose de l'époque où nous vivons.
Inscription à :
Articles (Atom)